Le Billy Smart’s New World Circus, dirigé de main de maître par Billy Smart Senior, véritable personnage de légende, s’imposa, de 1946 à 1966, comme un des plus importants cirques du Royaume-Uni.
Billy Smart - le chapiteau

Billy Smart’s Circus – affiche du chapiteau

William George Smart

Doté d’une personnalité exceptionnelle, William George Smart, dit Billy Smart, était né à Londres le 23 mars 1894. Ses parents Charles Alfred et Susan Ann, dite Mary, eurent 23 enfants.

Les éléphants - Billy Smart

Les éléphants de Billy Smart

Dès l’âge de 15 ans, Billy Smart travailla dans des fêtes foraines. Travailleur acharné, il devint le patron de plusieurs attractions foraines. Il se maria avec Nelly Digby, dite Dolly. Ils eurent trois fils Ronnie, Billy Junior et David. Ses affaires étant devenues prospères, il organisa un gala de cirque à Regent’s park en 1936, et deux ans plus tard, acheta un chapiteau à G. B. Chapman.

Reprenant le Harry Coady Show, il lança son premier cirque, un chapiteau vert et blanc à deux mâts, avec 1.200 places, le 5 avril 1946, à Southwall park, à Londres. Au programme du Billy Smart’s New World Circus : les lions des Robert Bros présentés par le capitaine Yank Miller, la cavalerie de Harry Benet et la haute école par Charles Hanke, les chiens savants de Cilla, la troupe de sauteurs Ben Hassan. L’année suivante, ayant acquis un nouveau chapiteau d’une contenance de 2.150 places, Billy Smart mit à l’affiche le captain Edward Gray dit Buffalo Bill avec un spectacle dédié aux jeux du Far- West. À la fin de la saison, il prit ses quartiers d’hiver à Winkfield in Windsor. Pour le transport, il s’était équipé de tracteurs avec remorques et de camions, tandis que les animaux voyageaient par le rail.

La grande ménagerie
Billy Smart - affiche de la troupe d'Indiens

Billy Smart – la troupe d’Indiens

Billy Smart agrandit sa ménagerie, et en 1948, engagea en vedette les flying Algévols. Le spectacle de la saison suivante fut filmé par la BBC.

À partir de 1951, le Billy Smart’s New World Circus fut considéré comme un des plus importants cirques du Royaume-Uni, avec un troisième chapiteau blanc de 3.000 places. Le programme était composé d’attractions internationales comme la troupe chinoise Tscheng der Tsai, les funambules Elleano ou les 7 Waldo à la bascule.

Les numéros d’animaux étaient nombreux avec cinq éléphants, les lions, la cavalerie et les exotiques. L’année suivante, la troupe d’authentiques amérindiens The Rocky Mountain Banff Red Indiens fut les vedettes de la tournée, le troupeau de pachydermes s’agrandit de cinq nouveaux éléments, et le groupe de lions présenté par Nicolai passa à douze. Billy Smart s’offrit un chapiteau bleu à quatre mâts au carré avec une contenance de 5.0000 places pour la saison 1953. Il programma l’avion infernal des Puhlmann et le dompteur Charles Illeneb dirigeant sept ours noirs et douze ours blancs.

Une irrésistible ascension

À la tête de son vaste chapiteau et de son importante ménagerie, Billy Smart poursuivit son irrésistible ascension durant cette décennie. Il s’équipa encore d’un nouveau chapiteau en 1955 pour son nouveau spectacle intitulé Circorama.

Billy Smart - les Croneras - affiche

Billy Smart – les Croneras

Directeur avisé, Billy Smart savait mettre en valeur ses artistes comme le fakir Tagora en 1954, les Croneras, au trapèze volant en croix en 1956, Bartschelly qui faisait tourner 32 assiettes simultanément, le ballet aérien d’Alma Piaia et ses 24 ballerines à la corde lisse en 1959, les 7 Herwicks dans leur tourbillon infernal en 1961, les aériens De Riaz en 1962, ou les acrobates à bicyclette en Kludsky en 1963.

Il présenta également des spectacles à thème comme Davy Crockett de 1956 à 1958, les Nuits d’Arabie en 1959, ou Fantaisie aux Pays des Merveilles, dans une mise en piste grandiose, en 1961. En 1960, la ménagerie était devenue fastueuse avec ses singes, ses exotiques, sa cavalerie de 43 chevaux, ses 14 ours, ses 8 lions et ses 15 éléphants. Deux ans plus tard, le troupeau de pachydermes était passé à vingt unités. De nombreuses émissions de télévision furent tournées sous son chapiteau ainsi que plusieurs films, ce qui le rendit particulièrement populaire auprès du grand public.

Billy Smart et son cigare

Billy Smart en personne

Billy Smart décéda le 25 septembre 1966. Coiffé d’un large Stetson, revêtu d’un gilet rayé, avec des lunettes rondes et un énorme cigare, il était devenu un personnage légendaire au Royaume-Uni.

Dominique Denis
Sources
  • Dossiers chronologiques de l’auteur.
  • Billy Smart’s Circus – Davis Jamieson.
  • British Circus Posters – Collectif.
  • Introducting to the Circus – Davis Jamieson.
  • Le Grand Livre du Cirque – Monica J. Renevey.
  • The Circus Book – Croft-Cooke.
  • Circus Transport Photographs – 1950 – 1999 – CFA.
  • Circus Transport Photographs – 1900 – 2002 – CFA -.
  • Panorama des Cirques Européens – Christian Leyder.
A lire
  • Billy Smart’s Circus – Davis Jamieson – Aardwark Publishing – Buntingford – 2004.
  • Circus Transport Photographs – 1950 – 1999 – CFA – Aardwarck – 1999.
  • Circus Transport Photographs – 1900 – 2002 – volume 2 – CFA – Aardwarck – 2002.
  • Panorama des Cirques Européens – Christian Leyder – Arts des 2 Mondes – Paris – 2016.