Le deuxième Cirque Olympique des frères Franconi rayonna à Paris ainsi qu’en tournée de 1817 à 1826.

Plan - deuxième Cirque Olympique

Plan en coupe du deuxième Cirque Olympique

Le deuxième Cirque Olympique des frères Franconi

Plan : Le deuxième Cirque Olympique

Le deuxième Cirque Olympique – plan

Ce Cirque Olympique, deuxième du nom, rue du Faubourg du Temple – l’ancien établissement des Franconi – ouvrit ses portes le 8 février 1817.

Au programme : Un vaudeville intitulé Le boulevard du Temple de Cuvier et Brazier. Pour continuer, il y eut  la reprise de La femme magnanime, en mars Le rénégat, La mascaradomanie, Macbeth, Le pic terrible. En mai, ce fut Barbe bleue, en juin Caïn, en juillet Est-ce une fille, est-ce un garçon, en août L’enfant du Malheur, et La fête du Béarnais…  

À la reprise de septembre, Atala et Chactas, en octobre, reprise de Robert le diable, et en novembre, Deux heures de caserne et Roland furieux.

Un personnel important

deuxième Cirque Olympique des Franconi

Intérieur du deuxième Cirque Olympique des Franconi

La troupe était constituée de la famille Franconi : Laurent, Henri, Adolphe, Elisa, Caroline, Laurence et Emilie.

Le ballet était dirigé par M. Jacquinet et l’orchestre était sous la baguette de M. Gautrot avec comme assistant François Sergent. La cavalerie comptait 25 chevaux. L’entreprise employait un personnel important allant du régisseur à l’artificier en passant par l’affichiste, les palefreniers, les machinistes, les costumiers, les habilleuses …

Des artistes furent engagés comme William Davis ex-directeur du Cirque du Pavillon à Londres, l’écuyer Constant Fabulet ou un jeune comédien du nom de Frédéric Lemaître.

En parallèle de la direction de ce deuxième Cirque Olympique, Laurent donnait des représentations au Prado, tandis que Henri co-dirigeait le Théâtre de l’Ambigu avec Audinot fils et Sennepart. Un nouveau deuil venait encore de frapper Laurent Franconi le 8 décembre 1817 : La mort de son premier fils Jean Henry âgé seulement de 18 ans.

En marge des spectacles de Cirque, le colonel Francisco Amoros, originaire de Valence, qui au début du siècle en Espagne avait commandé un régiment de grenadiers gymnastes, fonda à Paris, en janvier 1818 un établissement d’éducation physique. Ce fut une véritable préfiguration des gymnasmes qui allaient permettre en France l’essor de la gymnastique et de l’acrobatie. Autre évènement : la parution de Le Cirque Olympique par madame B*** née de V.

Ducrow - deuxième Cirque Olympique

Ducrow dans une scène comique

Nouvelles pantomimes

Furent annoncées en février 1818 Le coffre de fer, et en avril Le maréchal de Lowendal. Au mois de mai, les Parisiens découvrirent le jongleur indien Madura. Lors de la belle saison, les deux frères se produisirent à Bordeaux. À Paris, en octobre, fut programmé Othello et en novembre, La ferme des carrières.

La direction engagea, à la fin de l’année, Andrew Ducrow, l’étoile du cirque britannique. Il était accompagné des trois clowns Derwin, Blinchard et Garthwaeth.

Naissance le 24 décembre 1818, d’Henri Narcisse, le fils d’Henri Franconi et de Louise Fretini.

Mimodrame historique

L’année 1819 débuta avec le mimodrame historique La mort de Kléber. En mars, ce fut Le soldat laboureur. Andrew Ducrow interpréta un sketch où il mimait un cocher de diligence pris de boisson. 

Encore un terrible malheur allait terrasser Laurent Franconi le 2 mai 1819 : La mort de sa fille Marie Catherine qui n’avait que onze ans. Le Cirque Olympique partit en tournée avec Andrew Ducrow. La troupe fit étape à Nancy, Metz, Strasbourg, Lyon, et Gand.

Dans la capitale, la réouverture se fit le 2 octobre. Fut annoncé : le mimodrame L’ours et l’enfant, en novembre Catherine de Steinberg, puis Le tombeau magique, Le chien de Terre-neuve, et en décembre Poniatowski.

L’époque des mimodrames

Les mimodrames faisant recette, les frères Franconi présentèrent en janvier 1820 Le cuirassier, et le mois suivant La montre d’or. Par une ordonnance royale leur privilège en tant que théâtre secondaire leur fut confirmé au mois de mars. Ils reprirent leurs tournées en passant par Lyon et Marseille en août. Pour la reprise de la saison parisienne, fin septembre, ce fut C’est un garçon, en octobre Fayel et Gabrielle, en novembre La muette, et en décembre Ugolin. 

La réputation du second Cirque Olympique des frères Franconi était telle que de jeunes directeurs comme Blondin, François Avrillon ou Baptiste Loisset, qui voyageaient dans la Confédération germanique, prirent la même enseigne.

monsieur Paul - deuxième Cirque Olympique

Monsieur Paul

1821 débuta à Paris avec Le soldat fermier, le mois suivant, L’attaque du convoi de Ferdinand Laloue, et en avril Le berceau. 

Marie Elizabeth Franconi, la fille d’Henri se maria, le 23 avril 1821, avec le compositeur François Sergent qui signait les musiques des pantomimes.

La haute école de Laurent Franconi

Durant l’été, les Franconi séjournèrent à Bordeaux.

Le bâtiment du deuxième Cirque Olympique fut réaménagé. La salle fut repeinte, les banquettes renouvelées, les galeries transformées en loges, de nouveaux lustres et des draperies furent installés, et la piste fut à nouveau sablée. Laurent Franconi fit une apparition remarquée, accompagné de six arabes en burnous, avec son cheval de haute école l’Aboukir.

Le 19 octobre, on apprit le décès de John Astley à Paris. Le mimodrame en trois actes La bataille de Bouvines de Ferdinand Laloue et R. Perrin, fut donné en novembre.

À la fin de l’année, François Laribeau, dit monsieur Paul, quant à lui, jongla debout sur sa monture, et effectua un grand écart sur deux chevaux sans selle.

En Belgique

Le 22 janvier 1822, ce fut la première du mimodrame Le transfuge, avec la participation du brilliant jeune écuyer Sébastien Gillet. Ce dernier, né le 19 août 1805 à Nozeroy, était le fils de Jacques Gillet et Henriette Bianchi, artistes d’agilité.

Sébastien Gillet - deuxième Cirque Olympique

Sébastien Gillet

Les Parisiens applaudirent, en mars, le mimodrame militaire La prise de la flotte. Les frères Franconi se rendirent en Belgique à Brugges, Courtrai et Gand. Le 15 octobre Henri Franconi devint le papa d’un petit garcon Adolphe Laurent Alfred (à ne pas confondre avec son frère aîné Adolphe qui avait vingt ans). À l’affiche, on nota L’attaque du convois, en novembre La diligence attaquée, et en décembre L’arabe hospitalier, puis Le passage des Thermopyles.

Ensuite, le deuxième Cirque Olympique continua de proposer des pantomimes ou des mélodrames comme, en janvier 1823, Le pâtre, en février La maison incendiée, puis Corali, et en mars Le dévouement filial. 

La direction, en juillet, fit sa demande au ministère de l’Intérieur de renouvellement de son privilège d’exploitation qui lui fut accordée avec cependant quelques restrictions quant aux pièces dialoguées.

Les deux frères retournèrent ensuite en Belgique. Les représentations reprirent à Paris avec, en octobre, le mimodrame Le roulier, en novembre La fausse aveugle, et en décembre la pièce militaire Les Pyrénnées, puis Cadix et Les Champs-Elysées.

Gaetner - deuxième Cirque Olympique

Gaetner

Le grotesque 

Cette année là, débuta Henri-Joseph-Antoine Gaertner un personnage comique appelé grotesque qui obtint un gros succès. Acrobate hors pair, il sautait sur des tonneaux et exécutait un impressionnant vol plané par-dessus huit chevaux avec leurs cavaliers.

Quant à monsieur Paul, il interpréta avec brio le rôle du polichinelle-voltigeur.

Le 23 novembre 1823, naissance à Paris de Jean-Baptiste Henri Frétigny, l’enfant d’Henri Franconi et de Louise Marie Angélique Désirée Marine Frétigny.

Par la suite, Henri Franconi et Louise Frétigny se marieront en 1842, et Jean-Baptiste Henri s’appellera Henri Frétigny-Franconi, puis Henri Franconi, en 1847.

L’heureux jour au second Cirque Olympique

Adolphe Franconi acrobate à cheval - deuxième Cirque Olympique

Adolphe Franconi acrobate à cheval

Les Franconi annoncèrent en janvier 1824, deux pantomimes militaires : Le pont de Logrono et La prise du Trocadéro. Le mois suivant, fut présenté Le plâtrier suivi de la reprise de La mort de Kléber, et du Capitaine Cook dans l’île de sandwich dans laquelle Adolphe Franconi tenait le rôle principal. Toujours en février, fut interprété un vaudeville : Les ours.

En mars, il y eut Melmoth, et La vivandière. Le clou de ce mimodrame militaire était un ballet hivernal où se distinguait le patineur à roulettes Dumas, le premier du genre dans un cirque.

Charles X, en septembre 1824, devenait le nouveau roi de France. Dès octobre, les Franconi mirent en piste Le porteur d’eau, et la reprise de La vivandière où le rôle du patineur fut repris par Gaertner. Dès novembre, les Parisiens purent apprécier La prise de Tarifa, et en décembre Les hussards.

 Adolphe Franconi - deuxième Cirque Olympique

Adolphe Franconi – les drapeaux

Mazeppa

Laurent et Henri Franconi programmèrent en janvier 1825 Mazeppa de Léopold Chaudezon et Cuvelier de Trye inspiré de l’œuvre de Lord Byron. Vinrent en février, le mélodrame Le chien du régiment, en mars La redingote et La perruque, et en avril Les recruteurs, puis Les drapeaux.

A l’occasion du sacre de Charles X, ils intitulèrent leur spectacle du 29 mai L’heureux jour, un ensemble de scènes militaires, agrémentées de couplets, à la gloire du nouveau monarque.

Pendant l’été, ils reprirent leur tournée à Strasbourg en juin et juillet avec, en vedette, Gaetner, Sébastien Gillet et monsieur Paul. La compagnie était composée de 30 personnes et de 35 chevaux.

Pour le mois d’octobre, la pantomime fut L’incendie de Salins avec de nombreux effets pyrotechniques réglé par Adolphe Franconi, en référence au drame survenu en juillet à Salins-les-Bains. Ensuite, il y eut en novembre, Les lanciers, puis La chaise de poste, et en décembre Le vieillard.

La fin du deuxième Cirque Olympique

deuxième Cirque Olympique - Laurent Franconi

Laurent Franconi au Cirque Olympique

Toujours dans un registre militaire, ils annoncèrent, en janvier 1826, le mimodrame L’officier d’ordonnance, et en février La mère du soldat. surnommé la majesté à cheval, , Laurent Franconi monta en haute école son cheval l’Aboukir.

À l’issue de la représentation de la pantomime L’incendie de Salins, dans la nuit du 14 au 15 mars 1826, à une heure du matin, le feu ravagea entièrement le cirque. Henri Franconi et sa famille, qui logeaient dans le même bâtiment, réusssirent à s’échapper à temps et purent sauver les chevaux.

Ce fut la fin deuxième Cirque Olympique des frères Franconi.

La ville de Paris venait de perdre cet établissement chargé d’histoire, le premier cirque en France. Il avait eut comme enseigne Le Manège Anglais d’Astley, à ciel ouvert, en 1782, puis le Nouvel Amphithéâtre d’Astley en 1783, l‘Amphithéâtre National d’Antonio Franconi en 1791, l’Amphithéâtre d’exercices d’équitation et de voltiges de Franconi en 1793, et enfin le second Théâtre du Cirque Olympique des frères Franconi en 1817.

Le cerf Coco - deuxième Cirque Olympique

Le cerf Coco au Cirque Olympique

Souscription nationale

Par solidarité, tous les théâtres de la capitale organisèrent des galas de soutien. À l’Opéra, une représentation exceptionnelle fut donnée en hommage aux Franconi, intitulé La chasse du jeune Henry avec la troupe du cirque, la cavalerie et le cerf Coco.

M. de Saint-Hillaire écrivit une brochure au profit des sinistrés : Détails exacts circonstanciés et complets de l’incendie du cirque olympique de MM. Franconi dans la nuit du 14 au 15 mars. Sous l’égide du roi Charles X, une souscription nationale fut ouverte pour aider à la reconstruction de la salle. Malgé ce terrible coup du sort, les deux frères Laurent et Henri Franconi et leurs familles, reprirent la route et se produisirent dans ving-sept villes françaises.

Un troisième Cirque Olympique, l’année suivante, allait être construit à Paris, 66 boulevard du Temple…

Dominique Denis

Sources : deuxième Cirque Olympique

  • Le deuxième Cirque Olympique
  • Premiers cirques parisiens – Dominique denis – circus-parade.com
  • Premier Cirque Olympique des frères Franconi – circus-parade.com
  • Histoire des petit théâtres – Nicolas Brazier.
  • Architectures du Cirque – Des origines à nos jours – Christian Dupavillon.
  • Le cirque olympique du faubourg du temple 1817 – 1826  M. J. Vesque – Le Cirque dans l’Univers – n° 12.
  • L’enfant du malheur – livret.
  • Un personnel important
  • Histoire illustrée des cirques parisiens – Adrian.
  • Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis.
  • Antonio Franconi e la nascita del circo – Giancarlo Pretini.
  • Nouvelles pantomimes
  • Le cirque commence à cheval – Adrian.
  • La mort de Kléber – livret.
  • Circus-Archäologie – Hermann Saguemüller.
  • Le Cirque à Bordeaux – Archives Municipales de Bordeaux.
  • The life and art of Andrew Ducrow – A. H. Saxon.
  • Mimodrame historique
  • La dynastie des Franconi – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 76.
  • Le Cirque Franconi – Une chambrière en retraite.
  • Giancarlo Pretini – notes
Sources – suite
  • L’époque des mimodrames
  • Premiers cirques parisiens – Dominique Denis – circus-parade.com
  • Le Cuirassier – 1820.
  • Le Courrier des spectacles – 7 mars 1820.
  • Les tournées des Franconi – Caroline Hodak – Le Cirque dans l’Univers n° 179.
  • Histoire illustrée des cirques parisiens – Adrian.
  • Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis.
  • La haute école de Laurent Franconi
  • Journal – 26/08/1821 – 26/09/1821 – 12/10/1821 – 14/10/1821.
  • Des grands écuyers de Cirque – Les Franconi – Baron de Vaux – Music-Hall & Circus – n° 114.
  • Le cirque olympique du faubourg du temple 1817 – 1826 – M. J. Vesque – Le Cirque dans l’Univers – n° 12.
  • Encyclopédie du Cirque – Dominique Denis.
  • Rollermania – Samnieswizki.
  • Bastien Franconi – Jean Delannoy – Le Cirque dans l’Univers – n° 16.
Sources – suite
  • En Belgique
  • Circus-Archäologie – Hermann Saguemüller.
  • Courrier des Théâtres – 6/10/1823 – 13/12/1823.
  • Le cirque commence à cheval – Adrian.
  • À propos des Franconi – M. J. Vesque – Le Cirque dans l’Univers – n° 2.
  • Ferdinand Laloue – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 61.
  • Notes généalogiques de Paul Salasca et acte de naissance d’Adolphe.
  • Le grotesque
  • Gaetner – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 38.
  • Antonio Franconi e la nascita del circo – Giancarlo Pretini.
  • Histoire illustrée des cirques parisiens – Adrian.
  • Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis.
  • Jean Baptiste Henri Franconi – Ordonnance du Roi n° 14.185.
  • L’heureux jour au second Cirque Olympique
  • Le cirque olympique du faubourg du temple 1817 – 1826 – M. J. Vesque – Le Cirque dans l’Univers – n° 12.
  • Affiche Franconi 18 février 1824.
  • Adrian – notes.
  • Mazeppa
  • Le Courrier des Théâtres – 20/02/1825.
  • La chevauchée de Mazeppa – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 55.
  •  Saguemüller – notes.
  • La dynastie des Franconi – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 76.
  • Pretini – notes.
Sources – suite
  • La fin du deuxième Cirque Olympique
  • Premiers cirques parisiens – Dominique denis – circus-parade.com
  • Histoire illustrée des cirques parisiens – Adrian.
  • Circus-Archäologie – Hermann Saguemüller.
  • Volume II : Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis.
  • Giancarlo Pretini – notes.
  • La dynastie des Franconi – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 76.
  • Architectures du Cirque – Des origines à nos jours – Christian Dupavillon.
  • Souscription nationale
  • Ferdinand Laloue – Tristan Rémy – Le Cirque dans l’Univers – n° 61.
  • Article : Le cirque olympique du faubourg du temple 1817 – 1826 – M. J. Vesque – Le Cirque dans l’Univers – n° 12.
  • Paul Adrian – notes.
  • Paul Haynon – notes.
À lire :
  • Le Cirque Olympique ou les exercices de MM. Franconi, du cerf Coco, du cerf Azor, de l’éléphant Baba, suivi du cheval aéronaute de M. Testu Brissy ou Petits parallèles de l’instinct perfectionné des animaux et la raisons naissante des enfans – madame B*** née de V. – Paris – Nepveu – 1817.
  • Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis –  Arts des 2 Mondes – Paris – 2003. (en cours de réédition)