Mac Ronay a consacré sa vie à faire rire avec rien… Du grand art !

Les médailles de Mac Ronay

Mac Ronay et ses médailles

Mac Ronay, inimitable magicien du rireIl lui suffisait d’entrer, l’air hagard, les cheveux en bataille, et tout de suite les spectateurs étaient en joie. Il réussit à rendre crédible son personnage de magico raté, qui osait présenter des tours magiques qui eux, ne l’étaient pas. Il fallait oser, et il l’a fait ! Son numéro a été pillé par une multitude d’imitateurs, mais en vain… Il n’y avait qu’un seul Mac Ronay. En fait, il était inimitable !

Le triple saut périlleux en automobile
Triple saut périlleux en automobile par Mac Ronay

Triple saut périlleux en automobile

Il s’appelait René Sauvard, né à Longueville le 20 juin 1913. Après de multiples emplois, il fut engagé à Chicago pour présenter un numéro de casse-cou aérien à sensation : le triple saut périlleux en automobile. Il travaillait alors sous le nom de Max René. Prononcé avec l’accent américain, cela donnait Mac Ronay. Un jour, lors d’une représentation, la voiture ne tourna que deux fois et demie… Sur son lit d’hôpital, il se jura de ne plus continuer ces cascades périlleuses.

Al Carthy, l’homme électrique
Al Carthy par Mac Ronay

Al Carthy

Avec un partenaire, sous le nom de Al Carthy, il mit au point un numéro de mime intitulé l’homme électrique, dans lequel il interprétait un personnage à la Frankenstein, un robot, animé par un appareil tout aussi complexe qu’inquiétant, dirigé par un savant fou, à la barbe blanche. Tel le golem, il avançait l’œil fixe, la tête branlante, le geste saccadé. Les spectateurs se demandaient s’ils avaient affaire à un artiste ou à un mannequin parfaitement articulé. Finalement, l’étrange automate décapitait le savant qui manipulait les commandes de l’appareil, et sortait avec sa tête coupée sur un plateau. C’était une manière originale de présenter une grande illusion ! Ce numéro fit les beaux soirs du Casino de Paris et des Folies-Bergère.

Mac Ronay : magie en scène

Mac Ronay en scène

Mac Ronay au Crazy Horse Saloon

À l’occasion d’un gala, il improvisa un numéro de magicien bidon. Si tous les spectateurs ne comprirent pas, lui sut qu’il tenait quelque chose de peu ordinaire. Il persévéra, tenta sa chance, un peu partout. Certains directeurs croyaient que son numéro n’était pas au point, et bien sûr, ne le réengageaient pas. Un soir, il se présenta à Alain Bernardin, le patron du Crazy Horse Saloon. Il lui proposa d’auditionner. Mac Ronay refusa, et lui demanda de l’engager pour un seul soir. Il resta plus de vingt ans dans ce cabaret mythique ! Il fut ensuite engagé au Lido de Paris. Ce fut un choc et une révélation pour les spectateurs, de voir au milieu des plus belles filles du monde, cet hurluberlu s’empêtrer dans ses tours incroyables. Il reçut des centaines de propositions pour les plus beaux cabarets et music-halls du monde entier de Rome à Las Vegas.

Portrait de Mac Ronay - Mac Ronay

Portrait de Mac Ronay

Mac Ronay à La Piste aux Etoiles 

Pour la télévision française, notamment La Piste aux Etoiles de Gilles Margaritis, il composa des petits sketchs hilarants, notamment le dresseur de puces, le fildefériste ou le joueur sur verres de whisky.

Il tourna également en Italie et Amérique du Nord pour les deux plus grandes émissions de variétés : le Ed Sullivan Show et le Bob Hope Show. Au cinéma, on le vit dans plusieurs films, comme Les Nuits d’Europe, avec son numéro de magie, ou en tant que comédien dans Larmes de joie, La grande pagaille, l’Assassin, Toto di notte, Mon Ami Benito, Il motorizzati, Il giorno piu corto, Les Tontons flingueurs, Le Renard s’évade à trois heures, La nuit des généraux, L’aile ou la cuisse, L’ange gardien, Le fou du Roi et J’écris dans l’espace.

Mac Ronay Junior, fils de Mac Ronay, et Corinne

Mac Ronay Junior et Corinne

Il était adoré par le public italien pour qui la comédie est une véritable religion. Homme charmant, d’une grande courtoisie, Mac Ronay est décédé à Mougins, le 21 juin 2004, à l’âge de 91 ans. Artiste international par excellence, Mac Ronay était un véritable monument du rire.

Depuis, son fils, Mac Ronay Junior a repris le numéro de son père.

Dominique Denis

Adaptation de l’article Mac Ronay par Dominique Denis : Infos-Clown – n° 15 – 3ème Trimestre 2004.
Sources
  • Dossiers chronologiques de l’auteur.
  • Clowns et Farceurs – Jacques Fabbri et André Sallée.
  • Le livre d’or de la Piste aux Etoiles – Hélène Margaritis.
  • Mac Ronay – Dominique Denis – Infos-Clown – n° 15 – 3ème Trimestre 2004.
Vidéo :