Grand directeur et dresseur, Willy Hagenbeck fut, sans aucun doute, un des plus grands maîtres des ours de l’histoire du Cirque.
Les débuts en 1902
Né dans le sérail, à Hambourg, le 3 novembre 1884, Willy Georg, le fils de Wilhelm Hagenbeck, fit officiellement ses débuts de dompteur en octobre 1902, lorsque, lors d’une répétition, il sauva son père attaqué par un jaguar. L’année suivante, il dirigeait un groupe mixte comprenant deux lions, deux chiens danois, un poney et une chèvre. Il se passionna pour les ours blancs et entreprit le dressage d’un groupe de 30 unités qui fut présenté au Cirque Paul Busch, en 1905, à Berlin, puis l’année suivante au Nouveau Cirque de Paris par Albert Krüger.
En 1917, il étonna les Munichois à l’Oktoberfest en présentant 70 ours blancs qui dévalaient un immense toboggan pour plonger dans une vaste piscine.
Ce numéro peut être classé parmi les plus grands de l’histoire du cirque. Le groupe d’ours fit la tournée avec le chapiteau Wilhem Hagenbeck, se produisit au Cirque de Paris (ex Métropole), puis en Amérique à Detroit. Après le décès de son père, Willy Hagenbeck dirigea le cirque paternel avec son frère Carl II.
Après s’être séparé de son frère, Willy Hagenbeck monta plusieurs affaires avec le Hermann Ruhe. Il épousa Eugénie Bohnen qui avait un fils Erie, né d’un premier mariage avec Erwin Klant. Depuis, Willy considéra Erie comme son propre fils. Il le fit débuter au Cirque Salamonsky à Riga avec un groupe d’ours. Willy monta d’autres tournées de cirque dont une, en association avec Dominik Althoff.
À Paris
Les Parisiens revirent les ours blancs d’Hagenbeck présentés par Carl Herbig, en 1925, au Cirque d’Hiver, au Cirque Cosmopolite, l’année suivante sous le chapiteau Wilhelm Hagenbeck (appartenant à son frère Carl) dirigé par les frères Court, et lors de l’Exposition Coloniale. Willy Hagenbeck participa à des tournages cinématographiques au Pôle Nord où il fut sérieusement blessé à la jambe.
Willy Hagenbeck revint à Paris en décembre 1956 au Vel’ d’Hiv’ où il remplaça au pied levé une dompteuse défaillante. Agé de 73 ans, il faisait manœuvrer placidement une vingtaine de plantigrades. Infatigable, il monta un nouveau cirque qui voyagea en Allemagne jusqu’en 1963.
L’enseigne fut reprise ensuite par Oskar Hoppe, puis par son épouse Ingrid. Willy Georg Hagenbeck mourut le 12 mai 1965. Assurément, Willy Hagenbeck a marqué de son empreinte le Cirque européen.
Charles Degeldère
Extrait et Adaptation de : Dompteurs et dompteuses de la Belle Epoque – Charles Degeldère – Arts des 2 Mondes – Paris – 2005. (en cours de réédition).
Sources : Willy Hagenbeck
- Les dompteurs – Henry Thétard – Gallimard.
- Coulisses et secrets du cirque – Henry Thétard – Plon.
- Les Hagenbeck et le début du dressage moderne – Henry Thétard – Le Cirque dans l’Univers – n° 20.
- Ces bêtes que j’aimais tant – Lorenz Hagenbeck – Presses Pocket.
- Gekoooide vriendschap – Dick H. Vrieling – CC.
- Cirques en bois, Cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis – Art des 2 Mondes – Volume 1.
- Two hundred years of the american circus – Tom Ogden – Facts on File.
- Manege frei – Ruth Malhotra – Harenberg.
- Les spectacles à la belle époque – Claude Dohet – SODIM – Bruxelles – 1976.
- Die Hohe Schule der Raubtierdressur – Hans-Jürgen und Rosemarie Tiede – Freizeit.
- La Merveilleuse Histoire du Cirque – Henry Thétard – Prisma.
- Le Grand Livre du Cirque – Monica J. Renevey – Edito-Service.
- Pour un soir, Willy Hagenbeck… Henry Thétard – Le Cirque dans l’Univers – n° 25.
- Un grand directeur : Willy Hagenbeck – Jacques Garnier – Le Cirque dans l’Univers – n° 42.
- Les ours au cirque – Christian Hamel – L’Aventure Carto.
- Les Zoo Circus – Dominique Denis – Art des 2 Mondes – 2ème partie.