Évocation de Jeannette Mac Donald, dompteuse vedette des grands cirques français du milieu du XXème siècle.

Par Charmaine Leplu

Tel père, telle fille

Jeannette Mac Donald chez Amar
Jeannette Mac Donald au Cirque Amar

Née sous le signe de la lionne – pourquoi pas  – Jeannette Mac Donald n’était autre que la fille du fameux dompteur Mac Donald (Louis-Marie Corfdir), originaire de Plounez (Cotes du Nord),  qui avait fait ses classes chez Edmond Pezon. Il avait dirigé sa propre ménagerie foraine, à partir de 1910, d’abord à Belfort puis à Paris, à la foire du Trône. Après la première grande guerre mondiale, il obtint une certaine notoriété avec un alligator géant de trois mètres cinquante de long.

La maman de Jeannette s’appelait Ernestine Marie Joséphine Couture.

Naturellement, Jeannette, qui était née le 3 mai 1918 à Montrouge, reprit le nom d’artiste de son père, et s’imposa comme une dompteuse de premier plan. Il n’était pas question de la confondre avec la chanteuse américaine Jeanette Mac Donald, appréciée des cinéphiles dans des comédies musicales au côté de Maurice Chevalier ou de Nelson Eddy.

Chez Amar

Dans son livre Les cirques des frères Amar, Dominique Denis, évoquait plusieurs fois Jeannette Mac Donald.

D’abord au début des années 50, lorsque Shérif Amar se produisait dans la ménagerie de Jeannette à Paris. Ensuite, nous la retrouvons au Cirque des frères Amar, en 1957 avec un groupe de 9 lionnes et un mâle. 

De même elle fut à l’affiche deux ans plus tard d’une tournée au Maroc et en Algérie organisée par Mustapha Amar, dont la direction était confiée à Shérif.

Au Cirque d’Hiver 

Façade du Cirque d'Hiver - frères Bouglione en 1956
Façade du Cirque d’Hiver Bouglione en 1956

Entre temps, elle partit en Scandinavie au Cirque Moeller en 1954. 

À Marseille, lors du Festival du Cirque organisé au Palais des Sports, en décembre 1955, Jeannette fut accrochée par sa lionne Lola.

Avec Shérif Amar, elle s’installa ensuite à Aubervilliers.

En septembre 1956 Jeannette Mac Donald fut programmée au Cirque d’Hiver Bouglione. Dans la revue Music-Hall, Tristan Rémy écrivit :

« … C’est Jeannette Mac Donald qui ouvre le programme en ouvrant sa cage à dix lions qu’elle travaille en douceur, dans le moindre heurt, dans la belle et correcte tradition du dressage… »

Buzer-sur-Tarn

Alors qu’elle tournait avec son cirque à Alger en 1967, son chapiteau prit feu. Hélas, elle ne fut pas indemnisée.

Ruinée, elle retourna en France deux ans plus tard. Elle s’installa ensuite au zoo de Buzer-sur-Tarn. Elle ferma les yeux pour la dernière fois le 1er mai 1999. 

Adrian lui rendit hommage dans le revue Le Cirque dans l’Univers. Joël Fauré écrivit sa biographie intitulée Comme un tableau fauve. Michel Alain Lagrange lui consacra un article dans son blog Cirk/75. Thomas Cirotteau réalisa un court-métrage sur sa vie sa vie pour la série Les oubliés de l’histoire.

Charmaine Leplu

Sources

  • Tel père, telle fille
  • Comme un tableau fauve – Joel Fauré.
  • Jeannette Mac Donald – Adrian – Le cirque dans l’Univers – n ° 194. 
  • Dompteurs et dompteuses de la belle époque – Charles Degeldère.
  • Portrait – Joël Fauré – Cirque n° 20.
  • Chez Amar
  • Les cirques des frères Amar –  Dominique Denis.
  • Au Cirque d’Hiver
  • Programme Cirque d’Hiver Bouglione – septembre 1956.
  • Music-Hall –  Tristan Rémy – décembre 1956.
  • Echo – septembre 1956.
  • Album Maïss – Dominique Denis.
  • Son seul amour : les fauves – Martine Beauvais – Music-Hall and Circus – n° 203.
  • Buzer-sur-Tarn
  • Notes Joël Fauré.
  • Michel Alain Lagrange – Cirk/75.
  • Buzet-sur-Tarn. L’hommage à la dompteuse Jeannette Mac Donald – La Dépêche – 20/05/2018.

A lire : 

Comme un tableau fauve – Joël Fauré – Les Arts Graphiques.