Les danseuses et danseurs de corde, appelés en grec ancien neurobata, exécutent des acrobaties sur une corde tendue à faible hauteur.
Le travail des danseurs de corde est différent de celui des funambules qui, eux, travaillent à grande hauteur. Cependant, leur histoire se mêle intimement.
Une corporation
La corporation des danseurs de corde remonte à la plus haute antiquité. Bon nombre de ces artistes sont passés à la postérité, tels Jean-Baptiste Lalanne, dit Navarin le Fameux, Forioso, La Malaga, Madame Saqui, Michael Maddox, Jean de Weitzmann, les Ravel ou les Knie. Des documents de la fin du XIXème siècle montrent plusieurs membres de la famille Knie exécutant, en plus de leur travail de funambules, des exercices sur la corde anglaise. Les exercices présentés par les danseurs de corde d’autrefois étaient très variés. Outre les différentes marches, courses, sauts et danses, le répertoire comprenait de nombreux équilibres et jongleries. Lorsque Philip Astley s’installa à Bridge Road, il fit appel à la troupe Ferzi, qui se produisait précédemment à Sadler’s Wells.
Dès la fin du XIXème siècle, la danse sur la corde fut peu à peu abandonnée au profit du travail sur le fil de fer.
Seuls quelques artistes exceptionnels tels Caïcedo, que les parisiens purent applaudir en 1889 à l’Hippodrome de l’Alma, et plus tard, Kannan Bombayo (1906-1939), qui était en tête d’affiche de Medrano en 1935, brillèrent dans cette discipline ancienne. Trente cinq ans plus tard, Li Suang (Serge Barello) reprit, avec maestria, le travail de son illustre prédécesseur.
Dans la deuxième partie du XXème siècle, les danseurs de corde Emilio Zavatta et Linon créèrent des personnages de tramp d’une grande drôlerie. La corde utilisée, est souvent appelée corde anglaise. Elle peut être aussi souple ou élastique. Celle utilisée par Kannan Bombayo était en coton. Elle avait un diamètre de seize millimètres, et était tendue entre deux X, à deux mètres soixante au-dessus du sol. Une moufle actionnée par un assistant permettait de régler la tension de la corde.
En Allemand : Seiltänzer – en anglais : ropedancer – en danois : linedans.
Les cordes
Corde anglaise : Terme ancien qui désigne la corde tendue horizontalement utilisée par les danseurs de corde. Cette terminologie a l’avantage d’éviter des confusions avec les autres types de cordes. En anglais : Tight rope.
Corde élastique : Corde horizontale tendue de manière à ce qu’elle ait suffisamment d’élasticité. La corde élastique ne doit pas être confondue avec la corde souple. Le grand maître du genre fut Kannan Bombayo qui tournait le double saut périlleux retombé à califourchon sur la corde. Son numéro fut repris quarante ans plus tard par Li-Suang. Les danseurs de corde comiques tel Linon, Emilio Zavatta ou Galetti ont eux aussi utilisé la corde élastique. En Allemand : Sprungseil. En anglais : Bounding rope.
Corde souple : Corde détendue utilisée par les danseurs de corde. La corde souple ne doit pas être confondue avec la corde élastique.
En Allemand : Schlappseil. En anglais : Slack rope.
Dominique Denis
Adaptation de l’Encyclopédie du Cirque – Dominique Denis – Arts des 2 Mondes – version e book – Paris – 2013.
Sources
Danseuse, danseur de corde :
- D. C. – D. Denis.
- M.H.C. – H. Thétard – p 34-339.
- The story of Sadler’s Wells – D. Arundell – p 18.
- Equilibre – Adrian – p – 75- à 83-86-87-97.
- Equilibristes, jongleurs et funambules – C. Oger – G. L. C. – Vol II – p 198-200-204.
- Li Suang – J. Baudez – C. U. – n° 80.
- Cirque Knie – p 45-46.
- Das Programm – Février 1954.
- Das Organ – Février 1968- Décembre 1973.
- Traité du funambulisme – P. Petit.
- Corde anglaise : Avis – Charles et Louis Knie – Histoire Mondiale du Cirque – Dominique Jando – p 47.
- Corde élastique : Organ – décembre 1973.
- Chronique du Cirque – Henry Thétard – Novembre 1935.
- Ils donnent des ailes au cirque – Adrian – p 97.
- Corde souple : Notes de l’Auteur.
À lire
- L’encyclopédie du Cirque – Dominique Denis – version e book.
- Le sens de l’équilibre – Adrian – 1993.