Au revoir monsieur Grock, film français, de 1950, de Pierre Billon, sur le thème du la vie de la star du Cirque et du Music-Hall.

par Denis Granai

La Production

Au revoir monsieur Grock - clown de légende
Au revoir monsieur Grock

Au revoir monsieur Grock : Film français en noir et blanc, de 107 minutes de Pierre Billon. Sortie sur les écrans en juillet 1950 au Rex et au Gaumont Palace.

Une production : société de production Le Trident

Réalisation : Pierre Billon

Scénario : Nino Constantin & Bluette Cristin Falaize

Décor : Serge Pimenoff

Image : Nicolas Toporkoff 

La Distribution de Au revoir monsieur Grock

Grock : Adrien Wettach dit le clown Grock

La comtesse Barinoff : Suzy Prim

Antonet,  puis le partenaire : Louis Maïss

La tante Pauline : Héléna Manson

L’enfant italien : Alfonso Bovino

Wetzel : Paul Oerrly

Fracassa : Marcel Peres

Monsieur Durand : Charles Lemontier

Madame Wettach : Nadine Rousseau

Adélaïde : Monique Marqueret

Bourquaint : Maurice Regamey

Un spectateur : Louis de Funès

Le père d’Adrien : Georges Chamarat

Adrien enfant : Adrien Osepri

Adrien jeune homme : Ted Rémy

Auguste : Alexandre Mihalesco

Roberto : Philippe Grüss

Henry Cassidy

Emile Coryn

Le scenario de : Au revoir monsieur Grock

affiche 2 du film monsieur Grock
affiche 2 monsieur Grock

Ce film retrace de façon romancée la vie d’Adrien Wettach, célèbre dans les annales du Cirque sous le nom de Grock, un clown suisse mondialement connu.

Une suite d’images d’Épinal, retraçant la carrière d’un artiste européen, s’inscrit dans le cadre de l’histoire mondiale. Beaucoup d’enfants, des guerres, une comtesse russe excentrique, la comtesse Barinoff, qui vieillit en admirant le clown, et une très longue chicane à propos d’un mur mitoyen, servent à mettre en valeur le numéro final du clown Grock.

Tout commence lors d’une séance cinématographique, en août 1949, à laquelle Adrien Wettach assiste accompagné de deux vieilles dames… sa mère et sa tante, et d’un adolescent, son filleul. Les actualités défilent sur l’écran en évoquant l’angoisse universelle due aux préparatifs de guerre. De jeunes spectateurs reconnaissent le fameux clown Grock.

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Un jour qu’il rentrait de l’école, il croisa le propriétaire du Cirque Wetzell avec son fils Roberto. Adrien partit en cachette le soir pour assister au spectacle. L’entrée coûtait 5 sous et il n’avait en poche que trois sous. Il compléta avec une bille en agate avec la plus jeune fille de Wetzell. Jamais, le futur Grock ne regrettera d’avoir donné sa bille d’agate pour voir le spectacle.

Six ans plus tard, Bourquin un ami équilibriste d’Adrien, devait traverser la place du village sur un fil à grande hauteur. Mais jugeant le filet de protection peu sécurisant, il refusa de s’exécuter. Alors Adrien le remplaça au pied levé faisant fi du danger. Malgré ses larmes, sa mère accepta que le jeune Adrien devienne un saltimbanque.

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Il quitta la maison familiale et rencontra son premier cirque. Puis, il fut embauché comme caissier. Ensuite, il fut ensuite engagé par un colosse italien, du nom de Fracassa, comme amuseur pendant le numéro de force de l’athlète. Mais Fracassa avait une fille, la belle Adélaïde, et très vite une amitié se noua entre les deux jeunes gens. Lorsqu’il découvrit cette idylle, fou de colère, le colosse asséna des coups de botte au pauvre Adrien et le congédia. Depuis, il de devait plus jamais revoir sa tendre Adélaïde.

Puis, Adrien Wettach devint clown sous le nom de Grock en s’associant avec le clown blanc Antonet. Ce duo parcourra alors l’Europe entière sous les bravos. Cependant, Grock prit un jour, la décision de ne plus avoir recours à un clown blanc, mais d’utiliser un faire-valoir pour lui donner la réplique. Et, il devint universellement célèbre avec son numéro d’une précision… suisse.

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Photo du film avec Grock et Maïss - A. A. - Grock se frotte le dos
Photo du film avec Grock et Maïss – A. A.

En ces jours sombres de 1939, il était revenu auprès de sa mère. Mais, un engagement l’attendait à Paris. En route, la frontière était embouteillée et il y avait parmi des voitures un autocar rempli d’écoliers. Notre Grock emmena tout le monde dans une auberge pour les divertir et prit monsieur Durand un grincheux représentant de commerce, comme faire valoir.

Tout le joli monde était aux anges, même une comtesse russe qu’il l’avait jadis rencontrée à Moscou et qui voulait absolument boire du champagne. La frontière se rouvrit et tous purent repartir.

Mais, la Guerre fut déclarée…

Au bout de quelques jours, au Cirque Medrano, un artiste étant mobilisé, on demanda à Grock de rallonger son numéro et, en même temps, on lui tendit un télégramme qui lui annonçait la disparition de sa mère. Ce fut le pire souvenir de Grock… faire rire malgré son chagrin.

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A l’issue de son engagement, il regagna la Suisse.

À la Croix Rouge, Grock retrouve certains des jeunes qu’il avait rencontrés au début des hostilités. Au hasard d’un spectacle dans un hôpital, où il allait divertir des enfants mutilés, Grock retrouve le jeune Kurt, pourtant porté disparu lors du bombardement de Stuttgart.

Mais la guerre finit par cesser et Grock revint sur Paris. Alors qu’il s’apprêtait à rentrer en piste avec son partenaire, on vint le prévenir que deux enfants sans argent souhaitaient assister au spectacle. C’était les deux petits frères de son ami Jeannot.

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Grock avait désormais 70 ans et se décida à arrêter sa carrière, et il choisit le Cirque d’Hiver pour sa dernière apparition sous les acclamations d’un public enthousiaste.

Parmi les admirateurs figurait Durand le représentant de commerce rouspéteur qui fut son partenaire de fortune un soir.  Il était père d’un petit Adrien, lui aussi. Grock dit à l’enfant : Tu seras clown, c’est un beau métier. Regarde mon Royaume, je te le donne.

L’intérêt pour les Circassiens

On appréciera particulièrement les séquences où Louis Maïss interprète le rôle d’Antonet :

Berlin : Sur la piste d’un cirque, Antonet joue, au violon, une sérénade qu’il dédie à la dame de ses pensées. L’Auguste Grock entre en piste en tapant sur une grosse caisse.  Alors, Antonet lui demande ce qu’il fait, et Grock lui répond qu’il fait lui aussi la sérénade. Accompagné à la guitare par Antonet, Grock chante.

Paris : Le clown Antonet demande à Grock de jouer du piano.

Madrid : Antonet joue de la guitare. L’Auguste Grock se propose de danser et de pousser la chansonnette.

Londres : Sur la scène d’un music-hall, Antonet et Grock interprètent un duo au saxophone soprano. Grock chante en s’accompagnant à l’accordéon.

Le numéro de Grock

Façade Medrano en 1952 - Violette Schmidt
Façade Medrano en janvier 1952 – photo Pierre J. Dannès

Nous retrouvons Louis Maïss dans le rôle du faire-valoir:

Dans la loge à Medrano : scène où Grock reçoit alors un télégramme annonçant le décès de sa mère.

Gala sur scène à Paris : Grock, au concertina, entame un dialogue musical avec Louis Maïss.

Sur la piste de Medrano : Extraits du numéro de Grock :

  • Le petit violon.
  • Dialogue.
  • La tyrolienne.
  • Danse excentrique.
  • Entrée tenue de soirée.
  • Problèmes avec ses mains.
  • L’épingle des jours de pluie.
  • Le tabouret et le piano.
  • Série de saluts cérémonieux.
  • Grock se gratte le dos.
  • Le couvercle du piano.
  • Jonglerie avec ses gants.
  • Coups d’archet sur la tête.
  • Glissade sur le piano.
  • La chaise qui craque.

Denis Granai

Sources – Au revoir monsieur Grock

  • Annonce France-Soir – 29/O7/1950.
  • Film et affiches : Au revoir monsieur Grock.
  • Film complet : Au revoir monsieur Grock – Jacques Fillier – n° 227.
  • Album Maïss – Dominique Denis.
  • Die Memoiren des Königs der Clowns – Grock.
  • Ich liebe gern – Grock.
  • Nit Mö-ö-ö-Gloch – Grock.
  • Un destin hors norme – Laurent Diercksen.
  • Sans blague ! Ma carrière de clown – Grock.
  • Livre : Grock – Oliver M. Meyer.
  • Autre titre : Grock raconté par Grock – Grock – Edouard Behrens.
  • Encore : Grock raconte sa vie de clown – Charles-Adrien Wettach.
  • Mimile le clown – Alain Laville.
  • Histoire illustrée du cinéma – René Jeanne et Charles Ford.
  • Cirque au Cinéma – Cinéma au Cirque – Adrian – 1884.