Augusto Frediani est le fondateur de la grande lignée, le père du numéro mythique des 3 Frediani, et enfin, le directeur du Cirque Toscan.

À Florence

Les Frediani par les demoiselles Vesque
Il Miracolo – Les Frediani par les demoiselles Vesque

Augusto Frediani n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. L’histoire de sa famille est d’une telle richesse, que, volontairement, pour cet article, nous nous limiterons uniquement à Augusto. Dans circus-parade, nous pouvons lire il miracolo par Giovanni Frediani. Plus tard, d’autres écrits seront consacré à Willy, à Béby et à leurs exploits à cheval.

Grâce aux recherches remarquables de Lorenzo Frediani, auteur de Monsieur Loyal – Histoire de la famille Loyal, aux éditions Arts des 2 Mondes, ainsi que ses nombreuses notes, nous pouvons esquisser le portrait d’Augusto Frediani. 

Né en Toscane, à Casellina e Torri, le 6 janvier 1846, Augusto Mariano Frediani était le fils de deux artisans bottiers, à Florence, dans le borgo San Frediano, Angiolo (né en 1820) et Chiara née Bandini (née en 1823).

Clowns à la perruque tricuspide

Avec son frère aîné Eugenio (né en 1842), Augusto apprit l’acrobatie dans la société de Giovanni Tramagnini. Ce gymnase forma également d’autres grands noms de la Piste tels Gustavo Fratellini, Carlo Giacchi, Ludovico Pucci et Giorgio Cesare Bassi.

Eugenio se maria avec Ninette et eut trois enfant : Ferdinand, Lolo et Emilia dite Ninie.

Frediani acrobates
Frediani clowns acrobates

Tout jeune Augusto travailla d’abord avec son père, puis fut tenté par les légions de Garibaldi, pour enfin se consacrer, avec son frère, à l’acrobatie à partir de 1866. Costumés en clowns à la perruque tricuspide, le trio exécutait des séries de sauts, une colonne à trois brisée, des équilibres sur échelles portées, sur boîtes, et pyramides égytiennes.

Il rencontra la florentine Emilia Palmira Clorinda Iacopini, née le 31 décembre 1850, avec qui il eut un premier fils  Gugliemo, dit Willy, le 13 février 1871. Dès 1874, Willy entrait dans le numéro acrobatique. 

La ronde des cirques

Le travail des Frediani était de qualité, et leur numéro fut souvent programmé dans les cirques en Allemagne. En plus de cette attraction, ils animaient des entrées comiques ainsi que des tours de prestidigitation.

Les engagements s’enchaînaient les uns aux autres, notamment au cirque de Moritz Blumenfeld.

Aristodemo, dit Béby naquit à Bieleffeld le 2 septembre 1882.

Les Frediani se produisirent en1884 chez Fernando à Paris, puis en 1885 à l’Alhambra de Londres et au Circo Ecuestre Barcelonès Alegria. Les Bruxellois purent les applaudir au Cirque Royal, deux ans plus tard. Ils furent engagés en 1890 à Rome au Teatro Costanzi, puis à Lisbonne, au Coliseu.

Le Cirque Toscan

Une fois son fils aîné marié avec Céline Bugny de Brailly en 1891, Augusto Frediani décida de monter, son propre cirque qu’il baptisa Toscan en référance à son pays natal.

D’après le témoignage de Béby, l’entreprise était modeste avec deux voitures hippomobiles pour le matériel, une pour ses parents et l’autre pour son frère Willy et son épouse. La piste ne mesurait que 9 mètres de diamètre. En revanche, les écuries comptaient une vingtaine de chevaux.

Programme Toscan
Programme du Cirque Toscan

Les tournées étaient organisées dans le midi de la France. Durant plusieurs années, le cirque Toscan s’installa dans des villes comme à Tarbes, Dax, Pau, Foix, Rochefort, Hendaye, Apt, ou Aix…

Les affaires étaient assez inégales, et Augusto accepta des engagements chez ses confrères, notament, en 1893, au Cirque Renz à Berlin, et en juillet de l’année suivante, au Cirque Nava à Bordeaux.

Artistes de qualité

Deux ans plus tard, Augusto reprit la route en France, et tourna ainsi durant plusieurs années, avec des passages de temps à autres dans d’autres cirques comme celui de Plège.

Le spectacle était animé par toute la famille et des artistes de qualité comme Natale Guillaume, le père d’Honorato, de Cesar, dit Bébé et d’Umberto, dit Antonet. Giorgio Cesare Bassi et sa fille Rosa furent également à l’affiche du Cirque Toscan.

Le cirque étant d’essence équestre, les fils d’Augusto Frediani se métamorphosèrent en acrobates à cheval et devinrent des voltigeurs de première force. Sous la houlette, d’Augusto, en 1899, les deux frères et leur nouvel élève René Curet, tentèrent de réaliser à cheval, une colonne à trois. 

À partir de ce moment, la vie des Frediani allait changer radicalement et fera l’objet d’un autre article évoquant l’avènement de ce numéro devenu mythique.

Au début du siècle

Après les débuts officiels parisiens au Nouveau Cirque, en juin 1900, le numéro à cheval des Frediani se produisit dans les plus grands cirques européens. Cependant, Augusto Frediani reprit la direction de son établissement ambulant et engagea des artistes comme le maître écuyer C. Germain et le clown Cerra. Il réussit même à organiser une tournée en Italie. 

Entre deux contrats avantageux, Willy et Aristodemo retournaient dans le cirque d’Augusto.

Alfred Court, alors qu’il tournait avec le Cirque Pinder, eut l’occasion, à Tarbes, d’assister à une des représentations du Cirque Toscan avec à l’affiche les fabuleux Willy, Béby et René.

Augusto Frediani avec sa famille - photo A. A.
Augusto Frediani avec son épouse, ses enfants et petits-enfants – photo A. A.

En 1906, une des vedettes du spectacle du Cirque Toscan, fut son petit-fils, Augusto II, dit Zizine, le fils aîné de Willy, dans un numéro de jockey.

Volant de succès en succès, Willy, devenu chef d’une grande famille, acquit une plus grande autonomie. 

Le grand Augusto Frediani

Ayant largement dépassé la cinquantaine, ce qui pour l’époque était considéré comme un âge avancé, Augusto Frediani s’installa à Castres.  Entre deux contrats, Willy reprit la direction du Cirque Toscan.

Alors qu’il était âgé de 92 ans, Augusto mourut à Castres le 30 décembre 1938. Son épouse Emilia disparut, à son tour, trois ans plus tard.

Vaillant directeur du Cirque Toscan, fondateur d’une lignée remarquable, Augusto Frediani, fait partie de ces hommes courageux et intrépides qui ont forgé plusieurs générations d’artistes exceptionnels.

Dominique Denis

Un grand merci pour leur collaboration à Lorenzo Frediani, Paul Salasca, Raffaele de Ritis, Giovanni Frediani, Joanna Bassi… et les regrettés Alain Nénert et Nino Frediani.

Sources

  • À Florence
  • Monsieur Loyal – Histoire de la famille Loyal – Lorenzo Frediani.
  • Recherches généalogiques Paul Salasca et Alain Nénert.
  • Site généaget – Sylvie Latrille.
  • Précisisions géographiques – Raffaele de Ritis.
  • Il miracolo – la colonne à 3 à cheval des Frediani – Giovanni Frediani – circus-parade.com.
  • Clowns à la perruque tricuspide
  • Notes chronologiques – Lorenzo Frediani.
  • Mémoires d’un clown – Béby – La Liberté – 1930.
  • Dictionnaire du Cirque – Dominique Denis.
  • Les Craddock – Dominique Denis.
  • Lithographie des Frediani – clowns acrobates.
  • La rondes des cirques
  • Storia del Circo – Alessandro Cervelatti.
  • Die Blumenfelds – Gisela und Dietmar Winkler.
  • Cirque Royal de Bruxelles – Dominique Denis – circus-parade. 
  • La historia del circ a Barcelona – Ramon Bech i Batle.
  • Le Cirque Toscan
  • Mémoires de Béby.
  • Les Clowns – Tristan Rémy. 
  • Informations Joanna Bassi.
  • La Gironde – 6/05/1893.
  • Cirques en bois, cirques en pierre de France – Charles Degeldère et Dominique Denis.

Suite

  • Au début du siècle
  • La colonne à trois sur un cheval – Josep Vinyes i Sabates.
  • Grand répertoire illustré des cirques en France – Robert Barrier.
  • Jeux icariens à cheval – Paul Ménin – La Nature – 15/09/1900.
  • L’âme du cirque – Henry Thétard – Le Cirque dans l’Univers – n° 10.
  • Béby Frediani – Henry Thétard – Le Cirque dans l’Univers – n° 30.
  • Le journal de la Vienne – 12/10/1901.
  • Mémoires d’Alfred Court – Alfred Court.
  • Affiches Cirque Toscan – A. A.
  • Programme Gran Circo Equestre – Joanna Bassi.

2 suite

  • L’indépendant des Basses Pyrénées – 3/04/1904.
  • La Dépêche – 31/05/1906.
  • L’acrobatie et les acrobates – G. Strehly.
  • Le cirque commence à cheval – Adrian.
  • Acrobates à cheval – Alfred Court – Le Cirque dans l’Univers – n° 9.
  • Les grands numéros que jen’oublierai jamais – Pierre Couderc – Le Cirque dans l’Univers – n° 49.
  • En Piste – Bernadette Boustany.
  • Les Frediani – Cyrk – Le monde du cirque.

3 suite

  • Le grand Augusto Frediani
  • Le Journal – 10/01/1939.
  • Ce Soir – 24/01/1939.
  • La famille Frediani – Sebastian Gash – bulletin du Club du Cirque – n° 4.
  • Storia del Circo – Raffaele de ritis
  • Histoire du Cirque – Serge.
  • Le grand livre du Cirque – Monica J. Renevey.